Dans l’article précédent, je vous ai parlé du support que j’ai utilisé pour cette étude. Nous allons pouvoir attaquer le dessin.
La plupart des anciens donnaient beaucoup d’importances aux dessins préparatoires et aux dessins sous la peinture. Il suffit de voir les travaux de Léonard de Vinci pour s’en rendre compte.
Comme j’avais déjà réalisé le dessin et j’en parle dans l’article ‘Portrait d’Adrian‘, je n’ai eu qu’à le décalquer. Ne soyez pas offusqués par la méthode du calque : elle était déjà utilisée au temps de Watteau (1684-1721). En effet, on savait faire du papier calque avec du papier fin trempé dans de l’huile, sans parler de la camera obscura connue dès l’antiquité, parait-il, et utilisé en Occident entre le XII ° et le XVI ° siècle.
Donc, après avoir décalqué le dessin au crayon graphite, je l’ai fixé à l’aide d’un fixatif. si je devais faire un tableau définitif, je n’utiliserai pas le crayon graphite. Pourquoi ? Le crayon graphite est assez gras et ne respecte pas la théorie du gras sur maigre. J’emploierais plutôt le fusain avec la méthode du poncif ¹. Je n’utiliserai pas non plus le fixatif car je ne suis pas sûre que cela consolide mes couches de peinture et il ne semble pas avoir été utilisé par les anciens dans le domaine de la peinture.
Après avoir réalisé le dessin, certains peintres passent une première sous-couche dans une couleur foncée. Cette sous-couche peut être réalisé en :
Le but de cette sous-couche est de mettre en place les zones les plus sombres du visage. Elle donnera de la profondeur au portrait.
Pour cette étude, j’ai utilisé de la terre d’ombre brûlée.
Au moment de l’élaboration de cette étude, je n’avais que peu de renseignements sur les médiums à utiliser. Je me suis servie uniquement de l’huile d’œillette et de l’essence de térébenthine rectifiée. L’huile d’œillette est un médium gras comme l’huile de lin mais sèche beaucoup plus lentement. Étant très laborieuse et lente, cette huile me convient très bien mais vous pouvez utiliser sans soucis l’huile de lin. C’est d’ailleurs ce que faisaient les anciens (avec des changements par rapport à la notre et jamais utilisée seule).
Cette sous-couche foncée étant la première réalisée en peinture, elle doit être la plus maigre possible. Pour cela, j’ai utilisé de l’essence de térébenthine rectifiée pure.
Lors de l’élaboration de cette couche de peinture, j’ai eu beaucoup de soucis. Je n’apprécie pas du tout de peindre avec de l’essence , elle sèche vraiment très rapidement et j’ai eu beaucoup de mal à réalisé des ombres à bord doux. Du coup, vous vous en rendrez-compte dans le prochain article (avec photo) car cela transparait à travers les couches. Je ne peux que vous conseiller de faire cette couche en vous appliquant le plus possible. Ce que je n’ai pas fait dans cette étude pensant qu’elle disparaîtrait sous les autres couches. Certains peintres réalisent deux couches dans cette couleur pour donner encore plus d’intensité au portrait. C’est toujours à vous de voir ce qui vous convient.
Dans le prochain article,je vous parlerai de la couche en grisaille.
¹ Pour en savoir plus sur le poncif : Comment Léonard de Vinci a préparé sa Saint-Anne.
4 commentaires sur "Portrait d’Adrian : La sous-couche foncée".
Je ne peux que te conseiller de venir vivre dans le nord, pas de souci quant au sèchage rapide, ce serait plutôt séchage lent. 😉
Plus sérieusement, si tu n’utilises pas d’essence de térébentine rectifiée, l’huile de lin ou l’huile d’oeillette est donc préconisé ?
Le Nord…. temps de séchage plus long et bonne qualité de la lumière……. 😉
L’essence de térébenthine est un médium maigre alors que l’huile de lin et d’œillette sont des médium gras. En fait, tu verras que j’ai résolu mon problème grâce à d’autres études. Il m’a suffit de mélanger une très petite quantité de médium gras. Mais je dois encore approfondir la chose.
Merci pour ton commentaire 🙂
Tu as encore la solution au frais à la cave !!! 😀 juste une idée du matin .
En effet 😉