Voilà ! Après la grisaille, il est temps de me retrouver face à ma plus grande peur…… la couleur ! En effet, et comme vous avez pu le voir sur ce blog, je n’arrive pas à bien cerner les couleurs. Elles m’échappent, me narguent, font semblant de s’apprivoiser et s’enfuient au moment où je crois y arriver. Vous allez vous rendre compte que ce portrait n’échappe pas à la règle.
Pourtant, j’ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté ! J’en ai appris plus en lisant l’excellent livre de M. Bouvier. J’avais d’ailleurs écrit un petit article sur le sujet : Apprendre à peindre les chairs. Mais n’ayant pas les bons tubes de peinture, j’avais laissé tombé.
J’ai essayé de reprendre cette palette pour la première couche.
J’ai commencé à peindre le front de mon personnage avec une couche de glacis.Oui, déjà les glacis et non une première couche opaque. J’ai lu que certains anciens grands maîtres de la peinture commençaient tout de suite les glacis. Le but devait être d’obtenir de la profondeur. Et puis, à quoi cela sert de faire des sous-couches si c’est pour les recouvrir totalement par la suite. Je tiens à préciser que M.Bouvier ne peignait pas de grisaille et attaquait directement la première couche de couleur et en couche opaque, du moins pour la première.
Voici une photo de mes premiers coups de pinceaux :
Comment cela vous ne voyez rien ? Pas de changement !? Mais si, regardez bien le front d’Adrian, il rosit !
Bon, je l’admet, c’est un glacis vraiment trop clair. Mais je n’étais pas sûre de moi et j’ai commencé doucement. Le truc c’est qu’il faut…… attendre à nouveau 15 jours avant de repasser un glacis par dessus! Et voui !!
Allez, je vous montre la suite :
Il y a 15 jours à trois semaines entre chaque glacis. J’ai augmenté la quantité d’huile d’œillette à chaque fois pour respecter le gras sur maigre.
Et là, il faut se rendre à l’évidence, mon pauvre Adrian semble avoir pris des produits pour bronzer car il est entre le rose et l’orange. En un mot : la couleur de la chair est totalement ratée. je n’ai plus osé le continuer.
Et puis, en écrivant cet article, j’ai eu envie de m’y remettre. Voici donc où j’en suis :
On peut encore voir la sous-couche de terre d’ombre dans les ombres du front ainsi que la grisaille un peu partout. C’est parce qu’il n’est pas fini. Mais je me heurte à cette couleur rose bonbon voire orangé qui ne fait pas naturelle du tout. Je tiens à préciser que c’est n’est pas la faute aux couleurs de la palette de M. Bouvier. en effet, je ne les ais pas suivis. Les glacis sont réalisés en prenant très peu de peinture et beaucoup de médium. Entre chaque couche de peinture, j’ai passé un vernis à retoucher réalisé avec de la standolie pure mais en très faible quantité.
C’est un portrait que je devrais soit refaire pour repartir sur de bonnes bases soit il faudrait que je le continue. Je vais probablement l’arrêter là. Il faut parfois savoir stopper pour mieux repartir ……
N’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires. J’y répondrai du mieux possible.
12 commentaires sur "Portrait d’Adrian : les 1ers glacis".
Je n’ai qu’une remarque : de la standolie !?
Je savais que croquedessin allait réagir 😀
Oui, de la standolie. C’est de l’huile de lin polymérisée comme tu le sais. Elle est plus grasse et sèche moins vite que l’huile de lin mais surtout, et c’est ce que j’apprécie, elle est un peu poisseuse. Cela donne de l’adhésion à ma peinture.
Tu vas me dire qu’elle est plus grasse et donc nuit au principe du gras sur maigre ( oui, nous avons déjà eu cette discussion ;)).
Mon avis est que cette couche se mélange au fur et à mesure que j’applique la peinture. Elle se combine donc au médium de la couche au dessus. Pour moi, le principe du gras sur maigre est donc respecté. C’est mon opinion et je peux avoir tord.
En tous les cas, cette couche n’est que pour mes études car je pense utiliser un autre médium à peindre et un autre vernis à retoucher au fur et à mesure de mes avancées en la matière.
Est ce utile ou nécessaire ? Le glacis est tellement gras pourquoi l’enrichir plus ? Et pourquoi de la standolie et pas de l’huile de lin normale ?
Utile….. tu ne passes pas du vernis à retoucher entre les couches ?
Voici ce qu’en dit Xavier de Langlais :
Pourquoi la standolie et non pas l’huile de lin ? Parce qu’elle est plus onctueuse, le touché du pinceau n’est pas du tout le même.
Par la suite, je compte utiliser un médium composé de plusieurs produits, mais je ne sais pas encore exactement lesquels ni en quelle porportion mais il sera plus résineux que l’huile de lin.
Pas entre les couches de glacis sauf si j’ai lâchement abandonné ma peinture durant des mois 😉 mais moi je suis u e fille du nord. 😀
N’oublies pas que tes couches de peinture doivent être totalement sèches avant d’en passer une autre, sauf si tu travailles en semi-humide (médium résineux).
Je ne suis d’ailleurs pas la seule à passer un vernis à retoucher avant (et entre) mes couches de glacis. C’est d’ailleurs le cas de David Gray et il en parle dans sa vidéo sur le glacis.
Haaaa mais si David Gray fait ça . 😀 avec de la standolie ?
Mais nan, pas avec de la standolie. Je te parlais du vernis à retoucher entre les couches de glacis.
😉
Je crois que Croquedessin est d’humeur taquine aujourd’hui …… 😉
Bonsoir, pour la couleur chair qui ne fait pas rose bonbon, il n’y a qu’une couleur pour cela : la terre de Sienne brulée. A mélanger avec du blanc pour les zones claires. Ne pas hésiter à mettre une pointe de jaune, rouge ou orange pour réchauffer si besoin pour créer des variations selon la lumière : )
bonjour Stéphanie,
je vous remercie pour votre passage sur mon site.
J’ai appris bien plus de choses depuis la création de ce portrait, et en effet, les ‘couleurs de terre‘ sont très utilisées pour les portraits. Ensuite, les artistes rajoutent souvent du rouge cadmium ou de l’orange cadmium ou encore du rouge vénitien en touche finale. Tout dépend de la carnation du modèle et de l’artiste. Personnellement, je vais essayer le rouge vermillon français……